La route des châteaux

Dans cet article, vous trouverez le récit d’une journée à visiter Azraq et les différents châteaux de la route :  Qasr Al Hallabat, Qasr Azraq, Qasr Amra, Qasr Al Karranah ainsi que la réserve humide d’Azraq et le Shawmari Wildlife Desert.

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– Mercredi 31 Août – 

Pour ce quatrième jour de voyage, on ne va pas se ménager. Dès 7h30, nous sommes sur la route pour être sur les sites le plus tôt possible et éviter les grosses chaleurs. Il fait déjà 29 degrés à cette heure-là donc on n’imagine même pas quand le soleil sera à son Zénith. 

Nous quittons donc Irbid pour rouler en direction d’Azraq. Aujourd’hui nous avons prévu de faire la route des châteaux ou plutôt Qasr, qui sont des ouvrages fortifiés. Notre premier point de chute est le Qasr Al Hallabat. On vous prévient tout de suite, par château ne vous attendez pas à tomber sur des édifices de la taille de Chambord. Ce sont des bâtiments relativement petits (pour un château) mais chargé d’histoire. Le Qasr al Hallabat possède encore des restes de mosaïque sur le sol, pour le plus grand bonheur de Nicolas qui s’est trouvé une nouvelle passion. On y flâne pendant une trentaine de minutes, seuls. 

En voiture Simone pour continuer notre trip vers Azraq. On s’arrête au Qasr Al Azraq. De l’extérieur, il ne paye pas de mine. De l’intérieur, c’est une construction qui vaut son petit détour. Encore une fois, nous sommes seuls pour flâner dans ce château. Côté température, déjà 35 degrés, ça cogne sec dès le matin, autant vous dire que nos corps sont déjà en mode piscine.

Un stop essence plus tard, on file à la réserve humide d’Azraq. C’est une zone célèbre de la ville qui regroupe une faune dense. L’entrée n’est pas incluse dans le Jordan Pass. C’est rare pour le noter. On a le choix entre un trail court (800m) ou un Trail long (3.5km). On opte pour le court car avec la chaleur et Marie enceinte de 6 mois ce ne serait pas raisonnable de s’embarquer sur un gros trail, sachant que Petra nous attend dans quelques jours.

Franchement, pas bien folichon cette réserve. On a vu une libellule rose, un oiseau bleu, un oiseau rose et quelques autres libellules avec des pointes noires sur les ailes, validé par le jury de la Fashion week. Hormis ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il est censé y avoir des buffles mais on en a vu ni la couleur ni le son. Bref, si jamais l’envie vous prend d’y aller, optez soit pour le Trail long, qui vous permettra sûrement de voir plus de chose, soit n’y aller pas pour éviter la pigeonnade. Pour notre part, on quitte le lieu en ayant abandonné 8JD chacun.

Jordanie 2-1 Pigeons Voyageurs.

Déçus mais persévérants, on rejoint le Shawmari Wildlife Désert. Cette réserve sauvage semi désertique abrite quelques espèces protégées ou en voie de disparition. Il est possible de réserver plusieurs types de tours à l’avance (voir infos pratiques) mais ne sachant pas trop notre horaire d’arrivée, on a choisi d’improviser sur place. Comme sur la plupart des lieux, nous sommes seuls. Nous demandons à la personne de l’accueil s’il est possible de faire le tour de la réserve en Jeep, sur 1h. Un guide est ok une fois son lunch terminé. Finalement, 4 autres touristes italiens nous rejoignent. Le tour est très sympa, le guide nous montre un bouquetin protégé dans un enclos, puis une chouette.

Durant le tour, le guide nous explique le fonctionnement de la flore ici, ce qui est très instructif. On tombe ensuite sur plusieurs troupeaux d’Oryx d’Arabie, et on ne vous cache pas que nous sommes super contents de les voir car c’est un peu pour ça qu’on était venu ici. À la différence de ceux qu’on a pu observer en Namibie, les Oryx d’Arabie sont blancs, mais tout aussi photogéniques. 

Après cette heure riche en instruction qui nous a ramené une nostalgie de la Namibie le temps de quelques minutes, nous reprenons la route des châteaux. Le troisième château de la journée que nous visitions est le Qasr Amra. C’est probablement le plus petit des 4 à visiter. Une chance d’ailleurs, car la température vient d’atteindre 44 degrés ! Un record pour nous deux. L’intérieur du château est riche d’histoire car il a su conserver toutes ses œuvres d’origine.

On enchaîne ; direction le quatrième et dernier château de la journée : Qasr Al Karranah. Nous avons gardé le meilleur pour la fin, et on a bien fait. Un groupe de 5 espagnols arrive en même temps que nous et le guide local nous ouvre le château. Rassurez-vous, le château est accessible toute la journée mais quand il y a personne ils ferment les portes en attendant. Le guide se joint à nous pour faire l’histoire entière du château. L’inconvénient, c’est qu’on ne fait pas la visite à notre rythme. Nous sommes cadencés par le récit du guide, qui a tout de même le mérite d’être intéressant, drôle et sympa. Par contre, il enchaîne et nous laisse à peine quelques secondes pour prendre des photos. Nicolas a même le droit à des rappels à l’ordre «Yallah Nicolas » pour se dépêcher.

À la fin de la visite on lui demande si on peut rester vadrouiller dans le château pour prendre de belles photos. Il dit ok je vous laisse les clés et vous me les ramenez à la tente et vous viendrez prendre un thé quand vous aurez fini. Nous voilà donc propriétaires du Qasr Al Karranah pendant quelques minutes. Les espagnols étant déjà partis à la tente prendre le thé, nous sommes seuls, le château pour nous. Un vrai kiff de visiter tous les lieux seuls. Même si la vie de château aurait pu nous convenir, on finit par rendre les clés à notre guide.

Nous prenons le thé tous ensemble et échangeons sur le mode de vie des bédouins ainsi que sur nos différences culturelles. Ce sont souvent les moments les plus précieux d’un voyage.

Après cette pause goûter, direction Madaba pour déposer nos affaires à notre prochaine guest house. Nous sommes accueillis par la famille possédant l’hôtel. Dès les premiers instants, ils sont aux petits soins avec nous, ils sont adorables. Malheureusement, ce moment prend fin rapidement car nous devons filer au mont Nébo pour y voir le coucher du soleil. Le mont Nébo ferme vers 18h mais nous trouvons un spot en hauteur à proximité, avec vue sur toutes les collines. On a le droit à un très beau coucher de soleil. Nous savourons le spectacle.

De retour sur Madaba, nous partons aussi vite vers le restaurant. Nous rencontrons un couple de français en tour du monde depuis 6 mois, le courant passe très bien, nous décidons donc d’aller manger tous les 4. On partage un délicieux repas au Haret Jdoudna : encore une adresse exceptionnelle. Ils nous suivent sur la recommandation culinaire locale dont nous sommes tombés amoureux : le fatteh. Régalade absolue pour un dîner avec des échanges principalement autour des voyages. Ils nous ont fait rêver avec leurs anecdotes et forcément, ça donne envie de partir faire le tour du monde qu’on n’a pas pu faire à cause de ce satané Covid. 

Nous rentrons ensuite à l’hôtel échanger quelques mots avec la famille qui nous accueille, avant de mettre fin à cette journée très riche en visite mais aussi en rencontres. Notre meilleure journée en Jordanie, pour l’instant. Programme plus cool à venir le lendemain pour souffler un peu. Nous visiterons la ville de Madaba avant de rejoindre le Mer Morte.