Dans cet article, vous trouverez le récit de deux jours à Amman dont une matinée dans As-Salt ainsi que les lieux à visiter dans ces deux villes.
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– Dimanche 27 Août –
C’est parti pour une nouvelle aventure, nous n’avions pas été autant excités depuis la Namibie en 2019. Même si nous avons eu quelques consolations sur les dernières années avec la Croatie, l’Autriche, la Réunion ou la Sicile ou la Norvège, rien ne nous allèche autant qu’un bon road trip faisant le tour du pays.
C’est à Amman que notre périple commence, atterrissage à la fraîche à 2h30 du matin. Le passage visa + récupération de valise se fait avec une facilité déconcertante. Jusqu’ici tout va bien, si on exclut le fait que les premiers Jordaniens croisés ne sont pas aussi enthousiastes que nous. Mal réveillés ? Pas gentils ? L’avenir nous le dira.
Nous avons réservé une voiture via MonteCarlo, et ce qui est cool avec eux c’est qu’ils viennent vous chercher à l’aéroport, enfin en théorie. À la sortie, de nombreux chauffeurs attendent leurs touristes fraîchement débarqués. Malheureusement, aucun panneau « Pigeons Voyageurs » en vue. Impossible de joindre notre correspondant qui finit par arriver après 40 minutes. À peine un bonjour, et le monsieur ne s’excuse même pas pour ce retard. Grosse ambiance. On part sur les chapeaux de roues sur l’échelle de l’accueil.
Il nous emmène à l’agence puis nous entamons les démarches administratives pour la voiture. Conscients que nous allons galérer à trouver notre hôtel sans GPS, on lui demande si c’est possible d’en louer un. Il nous propose mieux : une borne wifi portable gratuitement pour tout notre séjour, pour s’excuser du retard. Il nous explique au passage pourquoi il était en retard. Finalement, il a le sens du commerce, nous voilà sauvés et surtout ravis car ce petit cadeau nous fait économiser 70JD (100€) et nous allons pouvoir nous orienter facilement. Il était juste mal réveillé le monsieur, il faut dire qu’on arrive en plein milieu de la nuit. On lui pardonne pour la première approche.
Vroom vroom en route pour la découverte de la Jordanie à bord de notre petite Mitsubishi Attrage. Grâce à la wifi portable, on peut se servir de Waze ou de Google Maps (plus pratique pour trouver les lieux), comme à la maison. On vous voit arriver « ça enlève le côté aventure ». À 4h30 du mat’ après un long trajet, l’envie d’aventure est réduite croyez nous ! Facilement arrivé à l’hôtel, un petit parking nous attend. Le réceptionniste est surpris de nous voir arriver si tard. Une chance, Nicolas a pu réserver un hôtel qui propose un checkout à 13h, ça nous laisse le temps de recharger les batteries pleinement avant d’attaquer la visite de ce pays.
Avant de se coucher, Nicolas retourne à la réception pour demander si on peut acheter des bouteilles d’eau. À cette heure-là, tout est fermé aux alentours. Le jeune homme va chercher deux bouteilles et me dit que je le paierai plus tard. Sympa ! Ça semble anecdotique mais (spoil alert) ça illustrera la gentillesse et la bienveillance des Jordaniens. Après une bonne nuit de sommeil, on range nos cliques et nos claques et on négocie pour laisser la voiture au parking jusque dans la soirée.
♦ Amman ♦
(partie 1)
En route pour la conquête d’Amman. Cette ville est la capitale de la Jordanie et l’une des plus vieilles villes du monde. Elle possède encore de nombreuses influences des civilisations passées et des monuments à visiter comme le superbe amphithéâtre romain ou la Citadelle Jabal al-Qal’a qui surplombe la ville.
Notre premier passage sera la Rainbow street. Rue à la réputation colorée et occupée par de nombreux restaurants ou cafés. On traverse quelques rues avant de la rejoindre. Honnêtement, à notre arrivée dans la rue nous sommes assez déçus. Pas grand-chose à voir et la moitié des bars ou cafés semblent à l’abandon. On se demande pourquoi cette rue est si renommée car ce que l’on voit semble loin de ce que nous avons lu. On passe rapidement notre chemin.
Deuxième étape, le centre historique. On a voulu faire la méthode Gros Sacs : prendre un guide local gratuit (rémunérer par un tips selon notre satisfaction) sauf qu’il y avait un mail à confirmer, et Nicolas ne l’a pas fait #boulet. On tente le bluff en se rendant au point de rendez-vous, avec un peu de chance un autre groupe aura réservé et on pourra s’y greffer.
Raté, personne ne se pointe mais un gars de l’hôtel d’en face nous voit en détresse et nous explique qu’en ce moment les tours sont à d’autre horaires. Il nous dit de ne pas bouger puis revient avec deux briques d’eau pour nous hydrater. Si on le précise (et ça arrive souvent), c’est encore une fois pour illustrer la bienveillance des Jordaniens. Dès les premiers locaux rencontrés, nous avons très vite oublié les mecs pas sympas de l’aéroport. En même temps au contrôle passeport ils font la gueule quelque soit le pays, c’est sûrement un critère d’embauche d’ailleurs.
Cette parenthèse étant faite, nous nous rendons cette fois à l’amphithéâtre romain, situé en plein cœur du vieil Amman. Il y a très peu de monde, pour ne pas dire personne, c’est donc hyper agréable pour profiter du lieu. À l’entrée, un homme nous propose de nous guider. 10JD le tour. Sachant que la visite du lieu vaut 3JD (gratuit si vous avez le Jordan Pass), on sait qu’il y a marqué Pigeons sur notre front mais pas à volonté non plus ! On refuse, le gars nous demande d’où on vient, puis après avoir reçu la réponse France, il dit « Allez Allez Allez » et nous laisse passer. Derrière nous, il a réussi à convaincre des américains. Pas farouches, ils ont payé 10 balles pour que le gars leur donne deux explications avant de les abandonner dans l’amphithéâtre.
Nous escaladons les marches et allons au sommet pour avoir une vue plongeante. C’est un très beau monument, suffisamment photogénique pour se faire des plaisirs photographiques.
En descendant, on se dirige vers l’Odeon, qui est en fait la version miniature de l’amphithéâtre. On y passe quelques minutes avant de prendre la direction de la Citadelle. Sur la route, on fait un stop dans des toilettes publics payants. La femme voit que Marie est enceinte, elle lui pose des questions puis se met à faire des prières pour le bébé et nous donne deux paquets de chips. Assez improbable comme démarche mais ce peuple est déjà catégorisé comme beaucoup trop bienveillant, on a déjà envie de leur faire plein de câlins.
Sur la carte, rejoindre la citadelle depuis l’amphithéâtre semble rapide à vol d’oiseau. À savoir, la plupart des villes en Jordanie ont été construites sur des collines. De ce fait, toutes les rues sont en pente et ça grimpe pas mal parfois pour passer d’un lieu à un autre. Quand il fait 35 degrés, on s’en passerait bien. Nous sommes donc à la citadelle 40 minutes plus tard.
À l’entrée de la citadelle, on prend les mêmes et on recommence : un homme nous demande si on veut être guidé, on hésite un poil mais on finit par dire non. Il nous demande d’où on vient, puis nous dit « ok » d’un air dépité, et « bienvenue ». À ce moment-là, on pense comprendre que les français ont une réputation auprès des guides. Ça fait deux fois qu’ils abandonnent instantanément de nous convaincre. Est-ce que c’est parce que les français ne prennent jamais de guides ? Ou parce qu’on est chiant ? Ou radins ? Nous n’avons pas la réponse pour l’instant mais il est clair que les italiens ont une meilleure image que nous ici. Hâte d’avoir la réponse à cette question mais ce qui est sûr c’est que lorsqu’on ne voudra pas de guide on dira directement qu’on est français.
La visite de la Citadelle nous prend environ 45 minutes pour faire le tour. On y voit le temple d’Hercule, la mosquée … et aussi une vue 360 sur tout Amman. C’est superbe ! Cela rappelle un peu l’acropole d’Athènes, en moins fréquenté.
Nous revenons vers notre premier hôtel pour récupérer la voiture et transférer nos valises dans l’autre hôtel que nous avions réservé pour deux nuits. Il est mieux placé et surtout très proche du centre. On fait un break d’une heure sous la clim pour récupérer de cette chaleur écrasante de 39 degrés.
Une fois restauré physiquement, on se dirige vers le Hashem restaurant. Il est réputé pour être le plus vieux restaurant de la ville, et on y mange local. Une belle trouvaille de Marie et surtout de Lonely Planet, merci les gars. C’est notre premier repas en Jordanie puisque le midi il faisait tellement chaud que nous avons fait l’impasse sur le déjeuner. Le menu est simple mais efficace, on coche deux trois spécialités à goûter et c’est parti pour le pétage de bide. Un houmous, un fattah et des falafels. Une régalade ! Tout est si bon, surtout le fattah qui est un plat exquis. Une belle découverte qui fait son entrée dans le top 10 des plats mondiaux délicieux.
Réconciliés avec nos estomacs, on entame une balade nocturne dans Amman. C’est hyper vivant. Les boutiques, les étalages et les marchés battent leur plein pendant que la foule grouille sur les trottoirs sous le bruit des klaxons et des sirènes. On comprend que la population a tendance à vivre dès que le soleil se couche et que la température descend. Plutôt logique mais le contraste avec la journée est frappant. Comme nous avons une deuxième soirée à Amman, on se dit que Rainbow street mérite peut-être une deuxième chance de nuit et que nous y retournerons le lendemain. En attendant, nous partons nous coucher de bonne heure pour reprendre un bon rythme. Vue la chaleur, il vaut mieux commencer à visiter tôt le matin.
♦ Salt ♦
– Lundi 28 Août 2022 –
De nouveau réglés sur un horaire acceptable, nous prenons un petit déjeuner offert par l’hôtel avant de prendre la route pour As-Salt ou Es-Salt ou Salt, bref celui que vous préférez puisque chaque lieu à 27 noms ici. Et on en rajoute à peine. La Mitsubishi Attrage est parfaite pour nos vadrouilles, et 45 minutes plus tard en partant d’Amman, nous voilà à Salt.
⇒ Minute culture : Salt est une vieille ville de Jordanie anciennement capitale de la Transjordanie. Elle était anciennement au cœur des échanges commerciaux avec les pays frontaliers. Elle a été construite sur trois collines.
On commence par le musée Abu Jaber, on y passe une trentaine de minutes. Le musée retrace globalement l’histoire de la ville. On ne va pas vous embêter avec ça, on vous a mis l’eau à la bouche avec la minute culture mais si vous voulez en savoir davantage il faudra venir. On traverse ensuite la place principale avant de longer Prince Hamza Street et on se laisse aller au hasard dans les rues de la ville. Ici, il y a beaucoup moins de touristes.
Notre balade au cœur de la ville nous permet de découvrir des rues toutes mignonnes. Nous prenons progressivement de la hauteur pour avoir une vue d’ensemble sur Salt. On finit par trouver notre bonheur avec un spot magnifique qui donne une vision panoramique de la ville. Individuellement, les bâtiments ne sont pas forcément très beaux, mais l’échelonnement de ces derniers sur les collines forment un ensemble parfait.
Nous entamons la descente de la colline pour plonger au cœur du souk. A la différence d’Amman, aucun touriste ici. Et pourtant, les habitants de la ville ne semblent pas étonnés de nous voir et les regards ont moins pesé ici qu’ailleurs. Le souk est également plaisant, personne ne nous saute dessus pour nous vendre des trucs. Il y a tous types de stands : épices, maroquinerie, jouets, etc… Ils sont tous très bien tenus et agréables à regarder, et également à sentir : les odeurs des stands d’épices et celles des fruits donnent envie de tout ramener en France.
♦ Amman ♦
(partie 2)
Après avoir passé la matinée dans cette charmante ville, nous revenons sur Amman pour aller observer les derniers lieux que nous n’avons pas encore eu l’occasion de visiter. On commence par le musée royal automobile. Il retrace l’ensemble des voitures qui ont accompagné le règne des différents rois depuis l’indépendance de la Jordanie en 1946. On y voit toute sorte de modèle associés à des anecdotes. Un musée original à faire et surtout pas trop long. Approuvé par le label Marie qui pourtant n’est pas réputée pour être muséephile (ça ne se dit pas mais vous avez compris).
N’ayant pas le budget pour repartir avec une voiture royale, nous reprenons la route avec notre bonne vieille Mitsubishi qui nous emmène tout droit à la mosquée. C’est un des plus beaux édifices de la ville. Nous n’avons pas eu la chance d’entrer dans l’enceinte mais la contourner de l’extérieur nous a tout de même permis d’admirer la splendeur du bâtiment.
De retour dans le centre d’Amman, on part se manger un petit shawarma (équivalent du kebab en France) repéré la veille. Il fait très chaud et nous allons sûrement faire l’impasse sur quelques repas du midi mais on ne pouvait pas repartir d’Amman sans avoir goûté ce kebab. Pari réussi, c’est un nouveau succès pour la nourriture locale qui continue de nous régaler.
Rien à voir avec nos kebabs en France (même s’ils sont aussi très bons), ceux de la Jordanie tiennent leur réputation. Ici, on ne tergiverse pas avec des « salades tomates oignons » pour donner du volume, on mange (les vegans passez à la ligne suivante svp) de la VIANDE en généreuse quantité. En guise de dessert, on se prend un jus de citron au marchand d’à côté car son stand de fruits donnait trop envie. Un délice !
Chaleur oblige, on s’autorise une pause sieste de deux heures avant de marcher au crépuscule jusqu’à la mosquée King Abdullah I. L’édifice est magnifique. On en fait le tour pour le voir sous tous ses angles. Le soleil entame sa descente ce qui rend les couleurs du ciel un peu plus douce et donne une harmonie parfaite avec le bâtiment.
On continue ensuite notre chemin dans le quartier Abdali pour entrer dans le Mall du même nom. Le centre commercial est assez moderne. Rien d’innovant en soi et assez proche des centres commerciaux français, mais cela permet de se donner une idée de la consommation de la jeunesse Jordanienne. On y retrouve en effet beaucoup d’ados ou de jeunes hommes et femmes. On en profite pour faire quelques courses puis on prend un taxi jusqu’à Rainbow Street. Deuxième chance pour cette rue qui nous avait déçu la veille. Cette fois, la rue n’a aucun rapport avec hier. C’est un toute autre visage qu’elle nous montre de nuit. Tous les restaurants et bars sont ouverts, la rue est vivante avec beaucoup de monde qui se balade. Nous avons bien fait de revenir.
Sur les conseils d’une amie, nous partons manger au Sufra Restaurant. Il a un cadre cosy avec une terrasse arrière superbe. Coté bouffe, on repart sur un Fatteh car la veille on a eu un coup de cœur, ainsi qu’un Chicken Jaj. Le sans faute continue avec un nouveau pétage de bide en règle ! On vous laisse saliver un peu.
Repus, nous roulons (en taxi, pas nous) vers l’hôtel pour prendre congés de cette superbe journée. On maintient le rythme de se coucher tôt pour partir de bonne heure pour Jerash !
Tous les horaires d’ouverture sont regroupés sur ce site.
Hébergements
Transports Taxi (Amman) – 3 JD (4€) une course de 10-15 minutes
Parking : La plupart du temps on peut trouver des places gratuitement. Sinon dans les villes où c’est chargé il y a des parking en plein air pour 3JD (4,2€) par jour.
Prix par personne sauf le logement et la voiture qui sont pour 2 ☺ |